C'est un marchand inattentif qui m'a offert, pour quelques pièces, ce livre précieux et rare.<br />
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Ce livre est un livre important dans l'oeuvre de Gustave le Rouge.<br />
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Le fait qu'il l'ait écrit en collaboration avec Georges Renault n'y change rien.<br />
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Au fil des pages, les deux auteurs, par la magie des mots, se fondent en un seul.<br />
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Il est écrit quelque part, dans une certaine "Revue de l'Imaginaire", que Gustave le Rouge écrivait pour se faire plaisir et pour gagner son pain.<br />
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C'est réduire quelque peu son oeuvre dont ce livre, paru en 1899, est, avec "les derniers jours de Verlaine" et "Verlainiens et décadents", la véritable pierre d'angle.<br />
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"Le quartier Latin" n'a jamais été réédité.<br />
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Pourtant c'est un livre lumineux et foisonnant d'esprit.<br />
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Pas une rue, pas une maison, pas une pierre qui n'évoquent quelques souvenirs littéraires ou artistiques.<br />
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Le quartier Latin est le royaume de la bohème.<br />
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Cette dernière a l'éloquence facile.<br />
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Elle sème son oeuvre, à droite, à gauche, au hasard des apéritifs.<br />
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Rue Linné, habite un vieux lettré qui collectionne, depuis trente ans, tout ce qui concerne le "Quartier".<br />
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Voilà qu'il a mis à la disposition de Gustave le Rouge et de Georges Renault un monceau de livres et de paperasses, de cartonniers et de gravures ...<br />
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Mais dans étude embrassant le "Quartier", il n'a pas été possible de citer tous les artistes qui s'y sont fait une renommée.<br />
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Les deux auteurs ont passé sous silence tous ceux dont le talent est "courant", de même que ceux dont l'oeuvre, trop connue, n'a pas besoin de commentaires.<br />
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"Le quartier Latin" est enrichi de nombreuses illustrations, de croquis, de quelques photographies que l'on doit à Daniel Monfreid, à Paul Verlaine, à Burret, à Grün, à Gustave le Rouge, à Paul Verlaine, à René Lelong et à quelques autres.<br />
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Le livre est d'une richesse telle que l'on ne peut la condenser.<br />
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Il est moderne, parfois subversif et insolent, toujours intelligent.<br />
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Il est un panorama, une recherche des esprits larges et indépendants.<br />
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"La morale et l'opinion sont des tyrans".<br />
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"Lire c'est déjà se révolter".<br />
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Une caricature de Monsieur Charles Blanc, sympathique préfet de police ...<br />
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Telles sont les conclusions de ce magnifique ouvrage où le pittoresque, l'inédit et le décadent côtoient le pitoyable et l'infâme misère.<br />
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Où l'on rencontre Paul Verlaine, Sidi le tatoué qui jonglait avec des poids de 20 kilos, Charles Canivet le brillant chroniqueur du "Soleil", Alfred Dalibard qui chantait "la soupe à deux sous" et le père la Purge qui ne fabriquait des chaussures que pour les poètes et les anarchistes ...